Faraday Future FFZero1, des SUVs derrière la supercar

Pour un nouveau constructeur, toutes les options sont sur la table. Par quoi commencer ? Une berline ? Un coupé ? Un SUV ? Et si on faisait une supercar monoplace quadrimoteur ? C'était le choix le plus déjanté, mais c'est celui que Faraday Future a retenu. Si ce nouveau constructeur américain, financé par un milliardaire chinois, voulait faire le buzz, c'est réussi. Les 4 moteurs de ce concept FFZero1 ont une puissance cumulée de plus de 1000 ch, et les performances sont impressionnantes. Plus de 320 km/h en pointe, et moins de 3 secondes pour les 100 km/h, départ arrêté. Mais ce n'est qu'un concept. Un démonstrateur technologique.

Il ne s'agit pourtant pas de démontrer les capacités du nouveau constructeur, puisqu'on en est encore plus au niveau de la maquette que du prototype roulant. Et si une maquette de monoplace aux performances très élevées peut faire fantasmer les enfants, les inégnieurs resteront de marbre. Comme souvent, c'est sous la carrosserie qu'il faut regarder pour trouver des choses intéressantes. Ce concept de Faraday Future utilise un chassis skateboard, comme General Motors en avait présenté un le premier il y a 13 ans, sous le nom d'Autonomy. L'dée est de faire des voitures comme McDonald fait des hamburgers.
Il y a un tronc commun à toutes les autos, et ce ne sont que les éléments de présentation qui changent d'un modèle à un autre. Le champion dans ce domaine est Volkswagen. On peut d'ailleurs écrire carrément que Faraday Future copie Volkswagen et son architecture MQB, par laquelle une Golf et une Skoda Superb, en dépit d'aspects très différents, sont techniquement identiques. Toyota fait de même avec son TNGA, et PSA Peugeot-Citroën avec EMP2, mais VW est le leader, puisque son MQB est si souple, si adaptable, qu'il peut servir aussi bien à faire des voitures essence, que des hybrides rechargeables ou des électriques.

Faraday Future sera moins versatile, puisque tous ses modèles seront électriques. Leurs dimensions pourront cependant varier. Comme Tesla ou Nissan en effet, Faraday Future a organisé les cellules de sa batterie en modules, mais il se distingue par un assemblage, et une gestion, très souples qui lui permettent de rajouter facilement un rang de modules. 3, 4, 5 ou 6 modules, et l'autonomie augmente. Mais le nouveau constructeur ne révèle encore aucun détail quant aux cellules employés, ni ne donne la moindre caractéristique chiffrée sur l'accumulateur total.

Le groupe propulseur est lui aussi modulaire, avec au choix un, ou deux, voire trois et même quatre moteurs sur ce concept FFzero1. La transmission de puissance est ensuite totalement libre, et l'auto peut être une traction avant, ou une propulsion, ou aussi une traction intégrale, ce qui... Nous parait assez étonnant, parce que même avec une suspension pilotée, les trains roulants peuvent difficilement être semblables entre une traction et une propulsion... Mais le constructeur voit pourtant plus loin, en laissant entendre que ses suspensions sont en sus de hauteur variable, et pourraient alors convenir aussi bien à ce concept de supercar à la garde au sol ultra-réduite, qu'à un tout chemin.
C'est l'idée que la mécanique est secondaire, et que le principal est le software qui la commande... On attend de voir, mais on ne sait quand on verra puisqu'aucune date n'est encore donnée pour le premier lancement produit. On sait cependant qu'il y aurait au moins 2 modèles. Le premier serait une sorte de gros SUV/crossover, et le second un modèle bien plus compact, mais toujours typé SUV. Et grâce à la Variable Platform Architecture (VPA), ces 2 autos seraient industrialisés ensemble, sur la même ligne de montage, avec les mêmes composants. L'usine sera dans la banlieue Nord de Las Vegas, et... On attend la suite avec intérêt, mais aussi méfiance. Comme Tesla, Faraday Future est plus audacieux qu'innovant. Il n'est pas sûr que cela suffise maintenant que les constructeurs établis se mettent eux aussi sérieusement à l'électrique. Tandis qu'en voulant tout standardiser, il y a le risque d'aboutir à un produit grossier, moyen en tout, mais bon en rien.




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