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Salon de Tokyo 2003 : le paradis de l'écologie automobile

Daihatsu Move FCV-K2La joie et l'effroi

— Bonjour madame, on peut faire un tour en voiture à hydrogène, s'il vous plait ?
— Bien sûr monsieur, dans quelle voiture vous voudriez monter ? La Daihatsu ? La Honda ? La Nissan ? La Toyota ?

(Les photos sont dans cet ordre).
Cette discussion n'a pas été interceptée de quelque voyage dans le futur, et ne vient pas non plus de l'imagination d'un romancier. On pouvait l'entendre plusieurs centaines de fois par jour pendant toute la durée du salon de Tokyo, sur le circuit routier aménagé à côté du parc des expositions de Makuhari où se tint le salon. Le thème en était : « Le challenge : conduire vers un futur meilleur », et à côté du salon proprement dit, les organisateurs avaient mis en place ce mini centre d'essais, pour permettre à tout un chacun de faire connaissance avec les véhicules de ce futur que tout le monde attend.

Honda FCXCe best of Japan était ainsi à la portée de tout visiteur avec en entrée des hybrides de série (Toyota Prius, Honda Civic), accompagnés d'une Subaru au gaz naturel (qui semblait bien fade), et en plat de résistance, 5 voitures à piles à combustible (PAC), venant de 5 constructeurs différents. 4 venant de constructeurs japonais, et la cinquième était la Mercedes F-Cell, dans laquelle il fut déjà possible de circuler au dernier salon de Francfort. Comment ne pas être impressionné ! A une demie-journée d'avion les idées d'ici sont réalité là-bas. Certes il ne s'agit que de prototypes, et on n'attend aucune voiture à PAC produite en série avant plusieurs années mais... Les décisions pour y parvenir sont prises, les stations d'hydrogène apparaissent une à une, et la recherche pour produire de l'hydrogène proprement avance bien avec un financement adéquat. Tout cela alors que la presse économique dit que le Japon est en récession...

Nissan F-CellQui est alors en récession, certainement pas Honda ni Toyota. Ces 2 groupes gagnent de l'argent, et sont engagés de longue date dans la pile à combustible et l'hydrogène. Ils produisent maintenant tous 2 leurs propres PAC, et l'ambition de Nissan, qui est à nouveau en forme, est de les rejoindre au plus vite. On sait que Carlos Ghosn, quand il avait pris les rênes de Nissan avait fait des coupes claires dans les budgets R&D (les 100 Nissan Tino hybrides fabriquées en 2000 sont ainsi restés sans suite). Et alors que dans toutes les interviews des dirigeants de Toyota ou Honda, on sent un enthousiasme vis-à-vis de ces nouvelles technologies, chez Nissan, on jetait plutôt de l'eau froide, ce ne serait plus le cas. Bonne nouvelle ! De plus si Nissan utilise aujourd'hui des piles à combustible en provenance de chez UTC, il y a un accord de transfert de technologie qui devrait permettre à Nissan (et aussi à Renault ?) à terme de fabriquer ses propres PAC.

Toyota FCHVSes propres PAC, comme Toyota, et Honda depuis si peu (notre article) que la Honda FCX qui était à disposition à Tokyo était l'ancien modèle, toujours doté d'une PAC de chez Ballard. Soit 3 fabricants de PAC au Japon (Daihatsu, photo tout en haut, appartient en propre à Toyota), et ce parmi les seuls constructeurs automobiles, parce qu'on sait que que Kawasaki et Yamaha y travaillent aussi. L'engagement est donc général, et les démonstrations vont se multiplier. Et après le salon de Francfort, ou le Challenge Bibendum en Californie, où il fut également possible aux journalistes présents de faire un tour en voiture en PAC, on voudrait bien trouver la même chose à la prochaine édition du salon de Paris... A l'image des voitures électriques qu'il fut plusieurs fois possible d'essayer les précedentes années.

Honda KiwamiSi une partie du spectacle était sur ce circuit d'essais, il y avait pourtant encore plus à voir à l'intérieur. La star du salon est incontestablement la Honda Kiwami (photo ci-contre), une luxueuse berline monovolume, basse, élancée, elle fait vraiment l'unanimité. Son nom signifie « l'ultime » en japonais, personne ne l'a encore contesté. La Toyota Fine-N (photo ci-dessous), si elle est aussi remarquable apparait en retrait, n'ayant pas le panache de la Honda, mais c'est vrai qu'elle est moins ambitieuse. La Toyota préfigure la voiture du futur, elle a une vocation internationale (on devrait la voir aux salons de Detroit et Genève) tandis que la Kiwami (qu'on espère aussi voir en Europe), en plus de son excellence technologique cherche à définir un style nippon pour une automobile haut de gamme. Caractéristique commune cependant, si ces 2 autos ont des habitabilités de 5 places, leurs intérieurs sont aménagés pour 4 occupants.

Toyota Fine-NPensée différemment, la Nissan Ellis (photo ci-dessous) est d'après le dossier de presse une 3 places et demie, ce qui même au pays du soleil levant constitue une première. L'auto est en fait aménagée en spacieuse 3 places, et il subsiste un peu de place dans laquelle les ingénieurs ont installé un siège repliable, mais il est trop petit pour accueillir une personne adulte confortablement. Voilà comment l'auto est devenue une 3,5 places, ce qui n'est tout de même pas si mal car cette auto fait tout juste 3 mètres de longueur. La Suzuki Mobile Terrace (photo du bas) offre pourtant un rapport encombrement/habitabilité encore meilleur puisqu'en 4 mètres de longueur, elle donne 6 places confortables. Son nom tient à ses très grands ouvrants, accompagnés de panneaux de toit relevables pour former une sorte de terrasse mobile pour le citoyen de la ville qui n'en dispose pas chez lui.

Nissan EffisLe point commun à toutes les autos de cette page est évidemment de posséder une pile à combustible. On note aussi pour toutes une architecture proche, avec tous les élements de propulsion dans le plancher (sauf la Toyota Fine-N qui a ses moteurs électriques dans ses roues), et également pour toutes le choix de stocker l'hydrogène sous une forme gazeuse. A 350 bars de pression, sauf pour la Fine-N dont les réservoirs sont à 700 bars. S'il y a ensuite des différences, il faut être technicien pour en saisir la valeur. Ce sont par exemple les différences dans les systèmes de refroidissement ou d'humidification des PAC, ou dans les méthodes de stockage de l'énergie électrique. Honda a choisi des condensateurs, Toyota des batteries NiMh, Nissan des LiIon, et à côté de ces voitures à PAC, on voyait sur le stand Subaru un concept de voiture électrique (le R1e) avec batteries Manganèse Lithium. Bien peu de gens sont capables de dire quelle est la meilleure de ses solutions !

Suzuki Mobile TerraceIl est par contre à la portée de tous de constater que le salon de Tokyo est une orgie de technologie, et il n'y avait guère que Mercedes (avec sa F-Cell à PAC et son concept-car hybride F500) comme constructeur non japonais à être à la hauteur des locaux. Tous les nippons avaient au moins une voiture à PAC, ou une hybride sur leur stand (quand ce n'était pas les 2). Même Subaru et Mazda s'y sont mis, on remarquait aussi chez ce dernier, un prototype de RX8, à moteur rotatif, mais bicarburation essence et hydrogène. Plus loin, un prototype de voiture électrique dont l'objectif est de dépasser les 400 km/h (quatre cents), etc, etc... Tant et tant de prototypes, de nouveautés et d'audaces que le visiteur occidental est presque heureux de voir un stand de constructeur européen, il peut y faire une pause ! On pouvait ainsi remarquer qu'une Peugeot 307 XSI 3 portes, 2 litres essence de 137 ch et boite 5, se vend au Japon exactement au même tarif que la nouvelle Toyota Prius : 2 570 000 ¥. Soit au cours du 29/10/2003, 20 340 €, laquelle croyez-vous que les japonais préfèrent ?







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