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Carburants alternatifs : la France présente son cadre d'action

Sam 26/11/2016   —   Sans ambition.
Carte de FranceComme tous les membres de l'union européenne, la France s'apprête à publier un Cadre d’action national pour le développement des carburants alternatifs dans le secteur des transports et le déploiement des infrastructures correspondantes. Le document est disponible en ligne sur le site du ministère dans une version non définitive, avec l'idée de recueillir les commentaires et appréciations du public. La consultation est ouverte jusqu'au 14 décembre. Tout le monde peut participer, avec l'espoir que les critiques seront constructives, parce qu'elles sont méritées. Il faut même s'interroger sur la compétence des personnes qui ont écrit ce document, puisqu'on y lit (p.18 2.6~2) avec stupéfaction que « Dans la mobilité, l'hydrogène est utilisé mélangé à du gaz naturel, dans un mélange appelé Hythane® ». On voudrait bien savoir où le fonctionnaire qui a écrit cela, a trouvé son inspiration, parce qu'il n'y a aucun constructeur auto nulle part dans le monde en 2016 à travailler sur l'hythane. Le dernier à notre connaissance était Volvo poids lourds, mais les tests ont été rapidement arrêtés. Il n'y a de plus aucune station d'hythane nulle part...

Mais le plus consternant est que la seule ambition de la France, telle qu'on la découvre dans le rapport, est de faire moins bien que les autres pays. On le voit avec l'hydrogène, où il existe un standard international : l'hydrogène comprimé à 700 bars. C'est le standard qu'utilise la Toyota Mirai, les taxis Hyundai iX35 FC pour lesquels L'air liquide a installé une station de distribution à Paris, et qu'ont retenu les suisses quand ils ont ouvert leur première station au début de ce mois. Mais en France, le rapport estime qu'on peut se contenter d'hydrogène comprimé à 350 bars, parce que c'est plus simple, que cela coûte moins cher... Sauf qu'avec une compression réduite de moitié, c'est l'autonomie des voitures aussi, qui est divisée par deux. Autant alors ne rien faire, car dans tous les cas l'argent investi dans des infrastructures à 350 bars sera perdu. Soit parce que l'hydrogène ne décolle pas, ou parce qu'il faudra tout remplacer par des infrastructures à 700 bars si la voiture à hydrogène devient populaire.

Mais ce ne serait pas la première fois que la France s'engage sur une voie de garage. On a déjà vu cela avec le format des prises de recharge pour électriques. L'association européenne des constructeurs automobile s'était engagé en faveur d'un format en 2009, format qui fut officiellement retenu par l'union européenne en 2013. Mais la France est allé dans le mur jusqu'en 2015, où on vendait encore des prises et des voitures à un format franco-français qui n'existait nulle part ailleurs. Il y a un malhreureusement un autre exemple de cette cécité, et de ce mépris des standards internationaux.

Toutes les voitures électriques produites au Japon, aux Etats-Unis et en Allemagne sont prévu pour une recharge rapide à un courant de 44/50 kW. Sauf les Tesla qui, championnes du monde, acceptent des recharges à 135 kW. En France et nulle part ailleurs, on fabrique des électriques qui ne peuvent recharger qu'à 22 kW. On n'en fabrique qu'en France. Dans tous les autres pays du monde, les voitures peuvent recharger plus rapidement. On voudrait, on rêverait, que la priorité du gouvernement soit de mettre la France au niveau des autres pays, mais nous ne voyons même pas cette idée exprimée.


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France ; politique-transport_Europe